La France s’engage dans la recherche spatiale dès le début des années 50. À l’époque, elle a sa base spatiale en Algérie, d’où le premier lancement de Véronique sera effectué le 20 mai 1952. Jusqu’en avril 1953, onze autres fusées de ce type seront lancées. Les résultats satisfaisants incitent la France a créer un organisme chargé de développer un projet de lanceur satellite. Le Centre d’Études Spatiales est créé le 19 décembre 1961. La France deviendra en 1965, la troisième puissance mondiale derrière l’URSS et les USA. Dans le même temps, un projet de lancement européen est à l’étude (Allemagne, Angleterre, France). Suite à l’indépendance de l’Algérie (1962), la France quitte définitivement le 1er Avril 1967. 14 sites dans le monde, choisis pour leur situation proche de l’équateur, seront étudiés pour l’installation d’une nouvelle base de lancement. C’est la Guyane Française qui s’impose comme le site privilégié et le plus sûr. La nouvelle base de lancement du Centre d’Études Spatiales, s’appellera le Centre Spatial Guyanais.
Le Centre Spatial Guyanais est un site unique au monde et présente de nombreux avantages :
une large ouverture sur l’océan, ce qui permet des lancement aussi bien vers le Nord que vers l’Est,
la proximité de l’équateur facilite les manœuvres,
l’absence de cyclone et de tremblements de terre,
la faible densité de la population.
Situé à quelques kilomètres de la ville de Kourou, le CSG développe certains programmes spatiaux initiés en Algérie. Dès 1968, le premier lancement commence par la fusée Véronique, puis de 1968 à 1992, 347 fusées-sondes sont lancées... Le projet Europa se poursuit lui en Australie et également en Guyane, mais suite aux échecs, le programme est définitivement abandonné en 1973. Le CSG est alors mis en sommeil faute de lancements.
Un nouveau programme est mis en place en Europe. C’est la naissance d’Ariane en 1973. Ce nouveau lanceur européen, plus performant, réunit dix pays : l’Allemagne, le Danemark, la Belgique, l’Espagne, l’Italie, les Pays Bas, le Royaume Uni, la Suisse, la Suède et la France. Le premier lancement d’Ariane le 24 décembre 1979 sera un fabuleux succès. Les lancements s’enchaînent ainsi que les programmes Ariane 1, Ariane 2, Ariane 3, puis Ariane 4 et 5. En novembre 1987, l’Europe décide de se doter d’un lanceur : Ariane 5, plus petit, plus large, et beaucoup plus puissant. Différent d’Ariane 4, il ne peut utiliser les mêmes installations et dès 1988, de nouveaux bâtiments sont conçus.
Ariane transporte des satellites depuis le sol jusqu’à un point précis dans l’espace. Après un décollage vertical, le lanceur adopte une trajectoire inclinée. Son fonctionnement est automatique, sans intervention humaine. Ariane est propulsée à une vitesse considérable d’au moins 28 000 kilomètres/heure. Sa mission s’achève quand elle dépose sa cargaison au point de rendez-vous. Un satellite est un objet qui gravite autour d’un astre. Le satellite de la Terre le plus connu, c’est la Lune (satellite naturel). Mais depuis 1957 des satellites artificiels peuvent être lancés. Les missions du satellite sont multiples. Elles peuvent concerner les télécommunications : de nombreuses informations sont échangées à travers le monde - téléphone, télécopie, informatique - ou l’observation : des images sont prises de toute la terre grâce à des appareils photos et des radars, puis ces informations sont étudiées et utilisées dans de nombreux secteurs d’activités comme l’agriculture, la pêche, l’environnement, services de cartographe, météo... Les satellites transportés viennent du monde entier. Ils arrivent par avion cargo de leur usine de fabrication jusqu’à l’aéroport de Cayenne-Rochambeau, puis dirigés ensuite dans des conteneurs vers le Centre de Kourou, où ils sont alors installés dans des bâtiments pour que soient effectuées les opérations de vérification, d’assemblage des batteries et la finition des protections thermiques. Puis intervient la phase dangereuse de l’assemblage du moteur à poudre. Le 12 juillet 1989, le CSG lançait la dernière Ariane 3. Ariane 4 a pris le relais, puis Ariane 5.